Nilda Rivadeneira, une femme de près de 60 ans, voit son rêve de retraite s’éloigner à cause des récentes réformes du gouvernement argentin. Son histoire illustre les défis auxquels sont confrontés de nombreux travailleurs informels en Argentine.
Une vie de labeur
Nilda Rivadeneira se déplace à vélo pour aller nettoyer des maisons, économisant ainsi sur les frais de transport. Avec ses petits boulots et ses commandes de couture, elle gagne à peine 300 dollars par mois. En août, elle aurait pu prendre sa retraite, mais une mesure du gouvernement Milei l’en empêche.
Le moratoire des pensions
Le Plan de Paiement de la Dette des Pensions, ou moratoire des pensions, permettait aux Argentins sans 30 ans de cotisations de payer en 120 mensualités pour accéder à la retraite. Ce programme, qui devait prendre fin en mars 2025, a été abruptement interrompu par le gouvernement.
Le travail informel, un piège
Nilda a travaillé 17 ans dans des emplois formels et près de 20 ans dans l’informel. Comme 36,1% des Argentins, ses employeurs n’ont pas cotisé pour sa retraite. ‘Ils nous disent que nous ne pouvons pas partir à la retraite parce que nous n’avons pas assez cotisé, mais nous avons travaillé’, déplore-t-elle.
Un avenir incertain
Sans le moratoire, Nilda devrait payer plus de 5000 dollars en une fois pour pouvoir prendre sa retraite. Une somme inabordable. Elle pourrait bénéficier d’une pension universelle à 65 ans, mais perdrait alors ses cotisations passées et la possibilité de cotiser à l’avenir.
Un système sous tension
Le système de retraite argentin couvre 95% des plus de 65 ans, mais représente 10% du PIB. Avec 7,8 millions de retraités, dont 22% bénéficient de pensions non contributives, le système est sous pression. Les réformes de Milei risquent d’aggraver la situation des travailleurs informels comme Nilda.