La Banque Centrale Européenne (BCE) est sur le point de réduire ses taux d’intérêt pour la troisième fois cette année, une décision largement anticipée face aux tensions tarifaires mondiales et à l’incertitude qui pèsent sur la croissance économique de la zone euro. Cet article explore les raisons derrière cette décision et ses implications potentielles.
Une décision attendue
Les marchés financiers anticipent avec une probabilité de 94% une réduction d’un quart de point des taux d’intérêt par la BCE, selon les données de LSEG. Cette baisse porterait le taux de dépôt clé de la BCE à 2,25%, en baisse par rapport au pic de 4% atteint mi-2023.
Contexte économique
Cette série de baisses de taux intervient alors que l’inflation dans la zone euro se maintient en dessous de 3%, approchant progressivement l’objectif de 2% de la BCE, tandis que la croissance économique régionale reste morose.
Un langage en évolution
Lors de sa dernière réunion en mars, la BCE a modifié son discours sur la politique monétaire, la qualifiant de ‘devenir significativement moins restrictive’, un changement par rapport à janvier où elle était encore décrite comme ‘restrictive’. Ce revirement a suscité des interrogations sur une éventuelle pause dans le cycle d’assouplissement monétaire.
L’impact des tensions tarifaires
Les récentes tensions tarifaires ont cependant relancé les craintes concernant la croissance de la zone euro, poussant la BCE à agir. ‘La BCE est contrainte de baisser ses taux’, estime Carsten Brzeski d’ING, soulignant l’impact des politiques tarifaires sur les perspectives de croissance.
Incertitudes persistantes
Malgré certaines mesures tarifaires annoncées par les États-Unis ayant été suspendues ou réduites, l’incertitude demeure élevée, soutenant le cas pour une nouvelle baisse des taux. ‘L’incertitude reste élevée’, note Ryan Djajasaputra d’Investec, soulignant l’absence de garantie quant à des accords futurs entre l’UE et les États-Unis.
Perspectives futures
Au-delà de la décision de jeudi, la trajectoire des taux d’intérêt de la BCE reste incertaine, largement tributaire des développements dans le commerce mondial et des décisions politiques américaines. ‘L’avenir des taux de la BCE est obscurci par les décisions de la Maison Blanche’, conclut Djajasaputra.