La Turquie a entamé des procès massifs contre des centaines de personnes ayant participé aux manifestations déclenchées par l’emprisonnement du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan. Ces événements marquent un tournant dans le paysage politique turc, soulevant des questions sur les droits de l’homme et la liberté d’expression.
Des procès sous haute tension
Ce vendredi, 189 personnes, dont des journalistes, des étudiants et des militants, ont comparu devant les tribunaux d’Istanbul. Les salles d’audience, bondées, ont obligé les juges à diviser les listes d’accusés pour faciliter les procédures. Ces procès font suite aux arrestations massives lors des manifestations contre la détention d’Imamoglu, accusé de corruption, une décision perçue comme une manœuvre pour éliminer un adversaire politique clé avant les élections de 2028.
Une réponse internationale critique
Human Rights Watch a dénoncé ces procès comme étant politiquement motivés, soulignant le manque de preuves et l’incompatibilité des charges avec les normes démocratiques. Les peines encourues varient de six mois à cinq ans de prison, avec des preuves parfois ténues, comme la simple possession d’une pierre par un manifestant.
La société civile se mobilise
À l’extérieur des tribunaux, des parents et des sympathisants ont manifesté pour exiger justice pour les étudiants accusés. Avec des ballons et des pancartes, ils ont symbolisé leur lutte pour la liberté d’expression et le droit à l’éducation. Malgré la répression, y compris l’utilisation de canons à eau et de gaz poivré par la police, la détermination des manifestants reste forte.
Un contexte politique tendu
Ces événements surviennent dans un contexte où la Turquie est critiquée pour ses restrictions aux libertés fondamentales. Avec une grande partie des médias sous contrôle gouvernemental et une surveillance accrue, les observateurs s’inquiètent d’une dérive autoritaire sous le régime d’Erdogan, au pouvoir depuis 2003.