Au cœur d’une tempête politique, le Département de la Justice américain voit plusieurs de ses procureurs fédéraux démissionner plutôt que de plier face à des ordres qu’ils jugent contraires à l’éthique. Cette situation met en lumière les tensions croissantes entre l’indépendance judiciaire et les priorités politiques de l’administration Trump.
Une vague de démissions sans précédent
Trois procureurs fédéraux, Celia V. Cohen, Andrew Rohrbach et Derek Wikstrom, ont préféré démissionner que de se plier à une directive du DOJ demandant l’abandon des poursuites pour corruption contre le maire de New York, Eric Adams. Dans un email révélé par le New York Times, ils affirment leur refus de reconnaître une faute là où il n’y en a pas.
L’ombre de la politisation
Ces procureurs, ayant servi sous des administrations démocrates et républicaines, dénoncent une politisation sans précédent du département sous Trump. « L’obéissance semble désormais primer sur tout, nous obligeant à renoncer à nos obligations légales et éthiques », peut-on lire dans leur email de démission.
Un précédent dangereux
Cette affaire s’inscrit dans une série de défis à l’État de droit sous l’administration Trump. Le rejet des charges contre Adams, en échange de concessions sur les politiques d’immigration, a été vivement critiqué par le juge Dale Ho, évoquant un « marchandage ».
Les conséquences pour New York
La coopération d’Adams avec les politiques d’immigration de Trump pourrait saper les lois sanctuary de la ville, limitant depuis 2014 la collaboration entre la police new-yorkaise et l’ICE. Cette situation soulève des questions sur l’indépendance des élus face aux pressions fédérales.
Une résistance au sein du DOJ
Danielle Sassoon, ancienne procureure intérimaire, a accusé l’administration d’un « quid pro quo » clair dans sa lettre de démission. Malgré son pedigree conservateur, elle a refusé de participer à ce qu’elle considère comme une entorse à l’éthique.
Adams, entre collaboration et controverse
Le maire de New York a vanté sa collaboration avec Trump, notamment en accordant à l’ICE un accès à Rikers Island. Ces déclarations ont alimenté les accusations de marchandage, malgré les dénégations de l’intéressé.