Au Royaume-Uni, un groupe de députés et militants plaide pour une réforme législative visant à interdire l’exposition et la vente de restes humains dans les musées et maisons de vente aux enchères. Cette initiative soulève des questions éthiques profondes sur le traitement des dépouilles ancestrales, notamment les momies égyptiennes, et appelle à un changement significatif dans les pratiques culturelles et légales.
Un appel à la réforme législative
Un rapport récent du Groupe parlementaire multipartite sur les réparations africaines (APPG-AR) propose une série de mesures pour mettre fin à ce qu’il décrit comme une pratique dépassée et irrespectueuse. Parmi les recommandations clés figurent l’interdiction de la vente de restes humains et la modification de la Loi sur les tissus humains de 2004 pour inclure les dépouilles vieilles de plus de 100 ans.
Le poids de l’histoire coloniale
Le rapport met en lumière la détresse des communautés diasporiques face à la conservation de restes ancestraux, souvent acquis sous le régime colonial. Il critique notamment la transformation des momies égyptiennes en objets de curiosité, réduisant ainsi un patrimoine culturel riche à des stéréotypes exotiques.
Des institutions sous le feu des critiques
Des musées comme le British Museum, qui détient plus de 6000 restes humains, sont pointés du doigt pour leur réticence à restituer ces dépouilles. En contraste, le musée Pitt Rivers à Oxford est salué pour ses efforts de décolonisation, ayant retiré de l’exposition publique des artefacts considérés comme renforçant des stéréotypes raciaux.
Vers un changement global
La controverse dépasse les frontières britanniques, avec des cas similaires aux États-Unis et en Inde, soulignant un besoin mondial de réévaluer la manière dont les restes humains sont traités dans les institutions culturelles. Ce débat ouvre la voie à une réflexion plus large sur l’éthique, le respect et la réconciliation.