Une tendance inquiétante émerge sur les réseaux sociaux où des vidéos générées par IA, représentant des femmes noires sous les traits de créatures mythiques comme le Bigfoot, se propagent à grande vitesse. Ces contenus, souvent teintés de stéréotypes racistes, soulèvent des questions sur l’éthique et les limites de l’intelligence artificielle.
Une Tendance Virale Troublante
Sur Instagram et TikTok, des vidéos montrant des ‘bigfoot baddies’, des créatures hybrides mi-femmes mi-animales, parlant directement à leur audience imaginaire, accumulent des millions de vues. Ces créations, issues d’outils d’IA comme Veo 3 de Google, reprennent des clichés racistes en représentant les femmes noires de manière déshumanisante.
Historique et Réactions
Nicol Turner Lee du Brookings Institution rappelle les racines historiques de ces stéréotypes, remontant à l’époque de l’esclavage où les personnes noires étaient caricaturées pour accentuer des traits primitifs. ‘C’est à la fois dégoûtant et perturbant de voir ces tropes raciaux se perpétuer à travers les plateformes en ligne’, déplore-t-elle.
La Facilité de Création et de Diffusion
Avec des outils comme Veo 3, il n’a jamais été aussi simple de produire des vidéos photoréalistes. Un cours en ligne promet même d’enseigner comment créer de tels contenus pour 15$. Malgré les demandes de commentaires, les plateformes concernées, dont Meta et Google, restent silencieuses.
L’Impact des Algorithmes
Les algorithmes des réseaux sociaux amplifient la visibilité de ces vidéos, créant un cercle vicieux de consommation. Meredith Broussard, professeure à NYU, souligne l’incapacité des créateurs d’IA à anticiper toutes les utilisations malveillantes de leurs outils, un problème déjà rencontré avec les plateformes sociales.
Un Avenir Préoccupant
Comme le souligne Jason Parham de WIRED, nous entrons dans une ère de ‘nouveau minstrel show’, où les deepfakes et autres manipulations numériques prennent des formes de plus en plus sophistiquées. La facilité avec laquelle ces contenus sont produits et partagés laisse présager une continuation de ces tendances nocives.