En Europe, les entreprises confrontées à des délais de connexion au réseau électrique de cinq à huit ans doivent repenser leur approche énergétique. Cet article explore les défis et les solutions émergentes dans un marché fragmenté par des coûts opérationnels élevés et une demande en électricité en hausse.
Un réseau électrique sous tension
Les réseaux électriques européens, vieillissants, peinent à répondre à la demande croissante, notamment due à l’IA, aux centres de données et à la transition énergétique. Selon l’AIE, 1 500 gigawatts de projets d’énergie propre sont retardés dans le monde en raison de pénuries de connexion au réseau, nécessitant 700 milliards de dollars d’investissements.
La course aux connexions
Les centres de données, grands consommateurs d’énergie, sont en première ligne. Les délais d’attente peuvent atteindre huit ans, avec des listes d’attente de trois à cinq ans dans les régions où l’énergie est rare. Cette situation a entraîné une explosion des demandes de connexion, passant de une ou deux par an à 1 000 dans certains pays.
Solutions innovantes
Face à ces défis, les entreprises explorent des alternatives comme les micro-réseaux et les systèmes de secours, incluant des petits réacteurs modulaires et des stockages par batterie. La Norvège expérimente des connexions conditionnelles au réseau pour gérer la demande, tandis que des think tanks plaident pour des investissements anticipatifs dans les infrastructures.
Une croissance modérée en Europe
Alors que la demande mondiale en électricité croît à un taux de 3,9%, l’Europe ne connaît qu’une augmentation de 1% en 2024. Les coûts énergétiques élevés continuent de freiner la demande, particulièrement pour les pompes à chaleur et les véhicules électriques, tout en posant des défis opérationnels majeurs à l’industrie manufacturière.
Perspectives d’avenir
Les contraintes du réseau poussent à l’innovation, avec une tendance croissante vers des solutions énergétiques décentralisées. Les pays qui réussiront à développer des infrastructures décarbonées pourraient attirer davantage d’industries gourmandes en énergie, comme les centres de données.