Une révélation récente met en lumière les pressions exercées par le Département d’État américain sur plusieurs pays africains pour accélérer l’adoption de Starlink, le service internet par satellite d’Elon Musk. Ces manœuvres, qualifiées de sans précédent, soulèvent des questions sur les limites de l’influence diplomatique et les risques de capitalisme de copinage.
Une Campagne de Pression Coordonnée
Des câbles diplomatiques divulgués révèlent comment les ambassades américaines en Gambie, à Djibouti, au Cameroun et au Lesotho ont été mobilisées pour faciliter l’expansion de Starlink. Les diplomates ont organisé des rencontres entre les dirigeants de Starlink et les régulateurs locaux, insistant pour une accélération des accords de licence, présentés comme un gage d’amitié avec les États-Unis.
Des Menaces Voilées
Dans un cas particulièrement frappant, l’ambassadrice des États-Unis en Gambie a évoqué, lors d’une réunion, un projet de 25 millions de dollars pour améliorer le système électrique du pays, alors en cours d’examen. Les officiels gambiens y ont vu une menace subtile : coopérer avec Starlink ou risquer de voir ces fonds disparaître.
Une Escalade Rapid
Les pressions se sont intensifiées en mars, lorsque des réunions prévues à Washington ont été annulées par Starlink, suivies d’une lettre directe de l’ambassadrice au président gambien. Cette lettre, détaillant les avantages de Starlink et critiquant les retards bureaucratiques, illustre le niveau de coordination entre l’entreprise et le gouvernement américain.
Réactions et Conséquences
Les efforts pour imposer Starlink ont varié d’un pays à l’autre, avec des résultats mitigés. Au Lesotho, un accord a été accéléré, profitant des tarifs douaniers imposés par les États-Unis. Cependant, ces actions ont suscité des critiques au sein même de la communauté diplomatique américaine, certains y voyant une forme de corruption déguisée.